Note d'intention
Un traitement moderne de la pièce
A l'instar de George Dandin, nos contemporains ont besoin de reconnaissance. Une manière d'exister, en somme, que les réseaux sociaux et les médias nous confirment comme un besoin essentiel à l'accès au bonheur . Si les titres de noblesses n'interessent plus personne aujourd'hui, la recherche de célébrité, elle, est omniprésente. George Dandin est agriculteur, riche mais inconnu. Il pense que les Sotenvilles, célébrités éphémères sans le sou, probablement plus issus de la télé réalité que titulaires d'une renommée méritée, vont lui permettre de se faire un nom. En échange, Dandin leur assure un train de vie auquel ils prétendent, de part leur « statut », oubliant alors que la célébrité n'est pas un métier. Clitandre, quant à lui, est un jeune acteur talentueux, à l'aube de sa carrière, prisé des médias. Loin de vouloir faire du mal à Dandin, il est amoureux d'Angélique. Il joue de son influence pour tromper son monde et réussir à garder l'image lisse qu'il tient à préserver. Angélique, quant à elle, subit d'un côté un mari qu'elle n'a pas choisi, et de l'autre l'influence de ses parents qu'elle ne voudrait décevoir pour rien au monde. Pourtant, poussée par sa jeunesse, elle va chercher à vivre les plaisirs que la vie met sur sa route.
L'écriture de Molière est intemporelle. Son discours aussi.
Sans changer un seul mot de place, nous souhaitons permettre la rencontre agréable de cet immense auteur et de tous les spectateurs, y compris ceux qui ont quitté l'école avec un souvenir peu agréable de l'analyse de ses oeuvres.
Avec des personnages qui nous ressemblent, aux costumes d'aujourd'hui, la direction des acteurs se veut sobre, juste et sincère, laissant de côté l'aspect burlesque souvent utilisé dans les mises en scènes de textes de Molière.
Le texte et l'acteur sont mis en avant. Le décor intérieur pour la tournée scolaire se veut limité à quelques accessoires pouvant rendre compte de la maison de Dandin. En extérieur, le decor est naturel puisqu'il s'agit d'un champs et tout ajout scénographique se doit de s'y fondre.
Attachés aux références et aux codes théâtraux qui font l'histoire d'une pièce, nous adaptons pour la représentation en extérieur le principe d'entracte musical dirigé par Lully à la création de « George Dandin ». Comme pour « Antigone » l'an dernier, l'école de musique de la Covati sous la direction de Jean Charles Thomas participe à nouveau au spectacle.
L'école de peinture du CEA Valduc aussi nous rejoint à nouveau et crée l'affiche. De plus, il était important de conserver l'idée du ballet. Nous avons donc pris l'initiative du contre pied au ballet traditionnel et proposerons en début de spectacle une ouverture sous forme de ballet d'engins agricoles, auxquels nous souhaitons donner de la legereté et de la poésie.